APPRENDRE A MEMORISER (2ème partie)
(ou) Les trois dernières des sept conditions d'une bonne mémorisation
5. REPETER
Tout apprentissage doit être RENFORCÉ, CONSOLIDÉ par des répétitions.
Pour que l'information se fixe dans le cerveau correctement, il faut répéter. Si plusieurs émissions de neuro-transmetteurs se suivent, la cellule nerveuse est en état de "facilitation".
De plus, l'oubli est un processus normal. Une "courbe de l'oubli" a été établie par Hermann Ebbinghaus (un psychologue allemand) en 1885.
Si vous ne répétez pas :
- 24 heures après, il ne reste que 50% de l’information ;
- 1 semaine après, il ne reste que 20% ;
- 1 mois après, il ne reste que 15%.
Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-contre, pour éviter cet oubli, il FAUT REACTIVER ses connaissances.
6. LAISSER AGIR LE TEMPS
a. Fractionner l'apprentissage.
On retient ce qu'on a ...oublié et réappris, à condition de respecter certaines conditions de l'"apprentissage fractionné".
La loi énoncée par Eugene JOST en 1897 (architecte suisse) et confirmée depuis par de nombreuses expériences, pose que pour "retenir une série de chiffres, de syllabes, de mots …etc., le nombre des lectures nécessaires est moins grand quand on laisse entre elles un certain INTERVALLE que si elles sont très rapprochées". Il faut donc ESPACER LES REPETITIONS.
Et il existe un intervalle optimum pour lequel ce nombre est le plus petit.
Les expériences de Henri Piéron (psychologue français) ont aussi montré en 1913 que pour retenir une liste de 2O chiffres, l'intervalle optimum est de 2O minutes à 24 heures, il faut alors en moyenne 4 ou 5 répétitions. Il en faut 5 avec des intervalles de 1O minutes, 6 avec des intervalles de 5 minutes, 7 avec des intervalles de 2 minutes et 11 avec des intervalles de 3O secondes.
On comprend dès lors l'importance des REPETITIONS et de leurs fréquences. Nous devrions tenter de le faire comprendre à nos élèves.
b. Laisser aux neuro-transmetteurs le temps de se recharger.
La mémoire a besoin de temps pour « décanter ». Vous avez sûrement remarqué qu’après avoir enseigné une nouvelle danse, si vous laissez vos élèves danser quelques danses connues et que vous relancez celle nouvellement apprise ensuite, c’est beaucoup plus facile pour eux.Vous avez laissé le temps à leur mémoire de "digérer".
Eviter les situations de contre apprentissage. Travailler pendant des séquences courtes et intensives, suivies de multiples REACTIVATIONS.
Apprendre deux danses différentes l’une à la suite de l’autre est un non-sens pour notre mémoire.
c. Profiter du sommeil.
Les chercheurs du groupe de Vincent BLOCH (CNRS à partir de 1972) ont montré que le sommeil aide la mémorisation. Pour qu'un apprentissage se consolide bien, il faut en effet qu'il y ait une longue phase de "SOMMEIL PARADOXAL", ce moment du sommeil où l'on rêve ; cette phase sert à la MATURATION du souvenir.
Cependant cet effet bénéfique n'est possible qu'à deux conditions :
- Ne pas être fatigué quand on reçoit l'information ;
-Ne pas prendre de médicaments pour dormir : les barbituriques, en effet, favorisent le sommeil lent au détriment du sommeil paradoxal et sont donc plutôt néfastes à la mémorisation.
7. VERIFIER LE RAPPEL DE L'INFORMATION
Beaucoup d'élèves croient savoir leur leçon ; en réalité, ils se sont contentés de relire et ont..."reconnu" le texte. Aussi pour nous, nous devons être sûr de connaitre la chorégraphie sans avoir besoin de regarder ou d’écouter l’animateur.
CONCLUSION
Toute la réflexion pédagogique contemporaine montre qu'on n'acquiert vraiment la maîtrise d'une connaissance qu'à trois conditions :
- qu'elle S'INTEGRE aux connaissances déjà acquises et les prolonge;
- qu'elle soit motivée par le DESIR DE CONNAITRE;
- que nous ayons compris non seulement le but, mais les moyens d'APPROPRIATION de cette connaissance.
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