J’aimerais vous faire part d’une expérience plutôt intéressante que j’ai vécue le mois dernier avec des élèves de fin de première année de danse.
Quelques uns de ces élèves m’avaient demandé un cours « particulier » car ils éprouvaient régulièrement de graves difficultés à apprendre et retenir les nouvelles chorégraphies.J’ai donc d’abord voulu tester leur problème en tentant de leur enseigner une danse « débutante » Two Step, plutôt facile (32 comptes, 4 murs, pas très rapide, et avec des pas très basiques qu’ils connaissaient déjà tous). Comme ils n’étaient que 4 ou 5, et donc pas noyés dans la masse, j’estimais qu’il serait alors relativement facile de détecter ce qui coinçait chez eux. Et en effet, dès les 8 premiers comptes, j’ai compris ce qui n’allait pas !
Il fallait que je trouve un moyen pour déconnecter leur cerveau de leurs pieds, leur faire lâcher prise et les faire passer en « mode AUTOMATIQUE »
Or, étant également instructeur Zumba, j’ai essayé de les acheminer vers plus de spontanéité dans leurs mouvements en me servant des principes de la Zumba, à savoir :
1 : Danser juste par imitation, sans avoir appris la chorée avant.
2 : Avec l’instructeur faisant face à ses élèves … (façon miroir).
3 : Sans aucune indication verbale ( Calling ), mais uniquement des indications gestuelles
4 : Avec des chorées dont la structure est intimement liée à la structure de la musique
5 : Avec enfin pour but essentiel : « SE FAIRE PLAISIR »
Or justement, quelques jours plus tôt, j’avais écrit une Chorée Zumba hyper simple sur une musique un peu « Funky » et j’ai alors tenté de l’utiliser pour essayer d’arriver à mes fins.
Je leur ai expliqué rapidement les bases de la Zumba, j’ai mis la musique, et on est tous partis à danser comme ça… Ils ont immédiatement capté la chorée, étonnamment, Ils l’ont tous dansée du début à la fin de la musique sans aucune difficulté.
J’ai fait ça pour les acculer à passer dans ce que j’appelle le « MODE AUOMATIQUE » ... Ce qui leur a alors permis « d’oublier » leurs pieds. Car d’une part, cette méthode est totalement axée sur cette dimension « visuelle » de l’apprentissage qu’il fallait leur faire découvrir ; mais d’autre part, ce que je leur demandais soudain était tellement différent de ce qu’ils connaissaient qu’ils ne pouvaient plus du tout utiliser les méthodes d’apprentissage qu’ils avaient forgées. Ils ont alors dû lâcher prise et laisser faire leur « instinct »… et du coup, petit à petit, (le temps d’une simple chorégraphie), ils ont retrouvé la confiance en eux qu’ils avaient perdue durant toute l’année.
Ainsi, juste après cet exercice, on a repris l’apprentissage de ce satané two step, et là, comme par miracle, en moins de dix minutes ils l’avaient tous capté sans aucune difficulté.
Magique ! Non ?
Cela dit, je pense qu’il me faudra réitérer cet exercice plusieurs fois avant de crier victoire.
En outre, derrière cet apparent succès, il subsiste un problème ou au moins une question majeure…
« Comment ai-je pu, en tant que prof, ne pas m’apercevoir plus tôt de leur détresse? »
Après réflexion et analyse, je pense que je ne m’en suis pas aperçu avant car tous étaient de grands timides et ont toujours fait en sorte de se cacher dans la masse, ou de se trouver suffisamment loin de moi pour que je ne puisse les voir correctement.
Cela pourrait d’ailleurs être le sujet d’un prochain article : « Comment gérer les élèves très timides ».
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