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La Danse en Fauteuil Roulant : la Danse qui Réunit

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Titre Original: 
Wheelchair Dances: Dancing All Together
Page(s): 
5
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Promu pour tous: 
NON
Article Récent: 
Oui

La Danse en Fauteuil Roulant : la Danse qui Réunit

par Brigitte Lavallée, NTA Director pour la France, Sud-Ouest

Je pratique depuis plus de 15 ans la Country et Line Dance. Au cours de ces années, j’ai cherché à améliorer ma technique et j’ai choisi de suivre l’enseignement de la NTA.

Puis, j’ai eu envie de transmettre, ce que je fais régulièrement dans mon métier puisque je suis professeur d’informatique.

Aussi, j’ai commencé à donner des cours de danse, auprès d’un public valide. La première année fut riche d’enseignement et, avec les danseurs, j’ai pu construire ma méthode pédagogique, en prenant bien en compte le fait que chacun d’entre nous apprend de manière différente, a ses propres filtres, ses complexes, sa culture, ce qui explique des facilités dans l’apprentissage mais aussi beaucoup de blocages.

Au cours de la 2ème année, parmi les adhérents danseurs, il y avait une famille dont la maman, Stéphanie, était en fauteuil roulant. Elle venait assister aux cours que suivaient son mari et sa fille. Elle observait les chorégraphies enseignées et savait signifier à son mari lorsqu’il se trompait dans les pas. De plus, elle adorait la musique, je la voyais taper le rythme avec sa main.

Au cours d’une rencontre et discussion avec des amis rentrant des Etats-Unis, j’ai découvert qu’il existait une adaptation de chorégraphies de danse country pour les personnes en fauteuil roulant et une association française, Handiline, crée par Gilles Batailles, qui travaille sur la terminologie pour la Wheelchair Dance, dont les appellations sont celles de la NTA.

J’ai donc proposé à Stéphanie de tenter l’aventure qu’elle a acceptée timidement, avec quelques craintes.

Nous avons commencé une première chorégraphie, cela s’est déroulé pendant un cours de débutants. Une animatrice enseignait au groupe valide et nous, nous  nous étions écartées dans la salle afin de pouvoir gérer l’espace pour le fauteuil. À la fin du travail sur la chorégraphie, étonnés et émerveillés, les danseurs valides sont venus entourer Stéphanie et lui ont dit qu’il n’était pas question qu’elle reste à l’extérieur du groupe mais qu’elle devait se placer à l’intérieur et que c’était à eux, valides,  de gérer l’espace autour d’elle.

Quelle émotion ce soir-là ! Le bonheur de pouvoir danser ensemble, partager,  un esprit de convivialité,  de tolérance, de respect de la différence a inondé le groupe. Une bouffée de richesse et de chaleur humaine nous a envahis.

Au fur et à mesure du temps, le travail ensemble, avec le groupe, s’est amplifié, tout le monde s’impliquait, Stéphanie filmait le cours, puis étudiait l’adaptation de la chorégraphie au fauteuil, et ainsi, partageait une partie des danses avec le groupe. C’était extraordinaire !

Puis, un déménagement de ma part m’a amenée à arrêter cette activité mais j’avais toujours le projet de mettre en place à nouveau ce cours.

Puis, j’ai rencontré Alain dans une association où sa fille et son épouse prennent des cours, suite à un accident de moto, il doit utiliser quelques fois dans la journée, son fauteuil roulant.

Il ne se sent pas dans la catégorie des personnes handicapées.

À nouveau, l’opportunité m’a été offerte de lui proposer la danse en fauteuil roulant. Après avoir réfléchi, il a accepté sabs trop y croire.

Sa première difficulté a été de reprendre conscience des différentes parties de son corps, de, petit à petit à petit, réveiller des attitudes, des perceptions, des sensations qui s'étaient effacées au cours du temps. Le buste, les épaules pour les Sway, les mains pour les claps, la taille pour les rotations…Je sentais que pour lui, le regard des autres était un facteur bloquant pour qu’il se détende.

De plus, étant le seul danseur en fauteuil, il se sentait vraiment "autre".

Aussi j’ai décidé de l’accompagner en étant moi-même en fauteuil pendant le cours,  ce qui a débloqué cette réserve, et ainsi lui a permis de mieux appréhender la chorégraphie.

Il s’appuie sur l’observation qu’il fait des danseurs valides, leurs mouvements dans la danse, pour avoir une meilleure vision des déplacements nécessaires sur la piste.

Nous travaillons ensemble à la retranscription des chorégraphies faites par les débutants, je prépare la fiche de la chorégraphie puis nous la testons ensemble.

À ce jour, Alain se sent de plus en plus à l’aise, et quel enchantement de le voir danser avec sa famille et ses amis.

Dans ce monde où l’intolérance, la violence vis-à-vis d’autrui est en croissance, ouvrons nous à la différence, partageons ces moments exceptionnels de bonheur de se nourrir des échanges avec les autres.

Vive la dance en fauteuil !

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