Les chorégraphes ont souvent recours à des termes ambigus pour spécifier le niveau de difficulté de leurs danses, comme par exemple débutant-intermédiaire, intermédiaire facile, etc. D’autres utilisent les termes débutant, novice, avancé. Cela peut poser des problèmes aux instructeurs qui ont à choisir des danses correspondant aux niveaux de leurs élèves.
Les danseurs et instructeurs expérimentés savent bien qu’il n’y a jamais eu de définitions précises des niveaux de difficulté des danses. Je me souviens d’avoir dansé Achy Breaky, de Melanie Greenwood, du temps où c’était la danse de l’année. Elle était considérée, à l’époque, comme une danse intermédiaire. Je l’ai remise à mon programme l’an passé et l’ai enseignée à mes élèves de deuxième année qui sont des novices juste un peu plus expérimentés que les débutants. Ils l’ont maitrisée très rapidement. Tout ceci me conduit à penser qu’il est plus facile de caractériser le niveau des danseurs selon leur expérience. Ainsi donc, il devient possible de comparer les difficultés offertes par telle ou telle danse aux capacités d’exécution de différents niveaux de danseurs. Ceci nous permet de répondre à la question : quels sont les chorégraphies que peuvent maitriser les danseurs selon leur niveau de compétences?
Dans cet article, je vais m’attacher à décrire les compétences que les danseurs doivent mettre en œuvre pour danser correctement, puis, dans l’article suivant, je décrirai plus précisément le savoir-faire des danseurs de différents niveaux : ultra-débutants, débutants, novices, intermédiaires, avancés. Et dans un troisième article, je proposerai un outil simple d’évaluation des danses au regard des capacités des danseurs selon ces cinq niveaux.
Figures et Déplacements
Le premier obstacle qui se dresse devant les danseurs est l’apprentissage des différentes figures, depuis les plus simples, avec ou sans transfert d’appui, sur un ou plusieurs temps, vers les plus complexes. Comme déjà noté dans l’article de Mike Salermo publié dans une Newsletter récente, les ateliers NTA de Dance Fundamentals donne une excellente classification des figures par ordre de complexité croissante, en commençant par les pas non syncopés du DF I et en allant vers les Triple Steps et autres figures syncopées du DF II.
Un autre genre de difficulté intervient dans l’enchainement des figures : le danseur doit avoir conscience de ses appuis et du mouvement de la jambe libre et des autres parties du corps, pour effectuer la transition d’une figure à l’autre. Les débutants peuvent être à la peine en essayant de maitriser à la fois leurs mouvements et leur équilibre tout en respectant le tempo de la musique, et ce d’autant plus si la chorégraphie contient des Holds ou des transferts d’appui syncopés.
Tours et Orientation dans l’Espace
Les tours présentent en eux-mêmes un challenge particulier aux danseurs dans la mesure où ils sont le résultat d’une combinaison subtile de la rotation du corps tout en maintenant un bon équilibre, avec des mouvements de préparation avant le tour proprement dit (pas de prep, torque) et des éléments à bien surveiller (centre de gravité au-dessus de la base à tout instant, alignement du corps, genoux légèrement fléchis). Comme précédemment, le DF III est l’atelier idéal pour acquérir les techniques de bases d’une grande variété de tours.
Pour des danseurs peu expérimentés, un simple quart de tour peut présenter des difficultés. C’est pourquoi beaucoup de danses pour ultra-débutants et débutants n’offrent qu’un ou deux quarts de tour au plus. La maitrise de l’orientation, c’est-à-dire de savoir à chaque instant à quel mur on doit faire face est probablement l’une des compétences les plus difficiles à acquérir. Les danseurs facilement désorientés auront d’autant plus de difficultés avec des chorégraphies demandant plusieurs changements de murs, ou même des changements de sens, vers la droite, puis vers gauche, ou inversement. En fin de compte, les danseurs doivent pouvoir maitriser leurs déplacements dans deux systèmes de référence complémentaires : le référentiel fixe de la piste de danse et ses quatre murs et le référentiel relatif à la danse elle-même, qui reste inchangé lorsque la chorégraphie est répétée sur chacun des murs de la piste.
La Structure de la Chorégraphie
L’art de la chorégraphie est celui de mettre en séquence des figures censées coller intimement à la musique. Selon la structure de la musique, les chorégraphes ont la maitrise totale de la longueur de leur chorégraphie, même s’ils choisissent souvent la longueur de la phrase musicale (24 ou 32 temps), et celle du nombre de murs de leurs danses. Ils ressentent également le besoin d’ajouter des Tags, Restarts et Funnels ou bien encore de créer plusieurs parties, afin de bien synchroniser la chorégraphie avec la musique. Tous ces éléments peuvent ajouter de la complexité et doivent être pris en compte pour évaluer la difficulté d’une danse.
Le Tempo
Le Tempo est une indication de la vitesse à laquelle les figures et déplacements sont exécutés. Il y a souvent confusion sur la question du Tempo. Le Tempo dont nous parlons ici est le Tempo de la danse, qui peut être différent de celui de la musique. En fait les chorégraphes ont le choix du Tempo à utiliser pour leur danse. Par exemple, on trouve des danses où le Tempo de la danse est la moitié du Tempo de la musique : ceci arrive très souvent pour des chorégraphies sur un rythme de Two Step. Dans ce cas, un Slow prend un temps et un Quick un demi temps.
C’est pourquoi, pour évaluer correctement la vitesse d’exécution des figures d’une danse, il faut se référer au Tempo de la danse. Des figures effectuées de manière rapide peuvent engendrer plus de difficultés pour conserver une posture et des pas corrects et un style approprié.
Le Style
Enfin, mettre du style est en général accessible aux danseurs avec une bonne expérience. Il est évident qu’il y a différentes manières d’effectuer chaque figure, selon diverses postures, transferts d’appui et avec ou sans isolation selon le rythme de la danse. Il est probable que les débutants vont se sentir rapidement à l’aise sur les musiques de Two Step ou de Polka, mais ils éprouveront peut-être plus de difficulté sur des rythmes plus complexes comme le Triple Two, ECS, WCS, le Night Club et la Valse, entre autres.
Les différents domaines de compétence que nous venons de survoler se combinent pour aider les danses à maitriser les danses. Les débutants devront se cantonner à danser sur des chorégraphies simples, tout en progressant vers l’apprentissage de danses plus complexes. Dans le prochain article, nous décrirons en détail les capacités respectives des danseurs des différents niveaux.
Theme by Danetsoft and Danang Probo Sayekti inspired by Maksimer