La mémoire en Line Dance

La Mémoire en Line Dance

 par Brigitte Zerah, NTA Dance Committee Member

En début de cours, pour l’échauffement, je passe des musiques de danses enseignées les années précédentes et je me dis que seule une poignée d’entre elles ont été mémorisées. Mes élèves en ont oublié la plupart et ils ne sont pas les seuls. Je les ai oubliées moi aussi… Grrr !

Il semble que l’on se rappelle les danses seulement quelque temps, puis on les oublie. Aujourd’hui, lorsque je vais danser, je trouve frustrant de regarder une danse, de me dire « ouais, je la connaissais bien celle-là ! » et d’être incapable de la faire ! C’est d’autant plus frustrant s’il s’agit d’une danse que j’aimais particulièrement danser.

Avez-vous remarqué que l’on oublie ce que l’on apprend d’une année à l’autre - ou d’une semaine à l’autre - alors que l’on se rappelle des danses apprises bien des années plus tôt ? L’été dernier, nous avons organisé une réunion « d’anciens » au cours de laquelle étaient programmées les danses apprises à partir de 1992 (lorsque la line dance a fait son apparition en France) jusqu’à ce jour. Il était surprenant de voir que les danses que nous n’avions pas dansées depuis des années sont revenues facilement à notre mémoire (nous avons dû, je vous l’accorde, interrompre plusieurs fois la musique pour certains d’entre nous, mais finalement, il s’est avéré que nous étions tous capables de les faire). Je sais que quelques-uns d’entre vous rétorqueront que dans les années 90, nous n’apprenions pas autant de danses que maintenant et par conséquent, nous les répétions encore et encore. Mais il est  également vrai qu’aujourd’hui nous saisissons toutes les occasions de danser les nouvelles danses. 

 Ma tante avait coutume de dire que « mémoriser, c’est comme s’habiller; quand on apprend quelque chose de nouveau, c’est comme enfiler un vêtement supplémentaire... de la même manière, lorsqu’on commence à oublier quelque chose, c’est comme se déshabiller… on commence par ôter la dernière couche de vêtements ». C’est vraiment ainsi que cela s’est passé pour moi ces dernières années. Notre mémoire est-elle saturée au point d’avoir besoin de se débarrasser de quelques-unes de ses strates ?

Alors, pouvons-nous y faire quelque chose? Eh bien, lorsque vous organisez votre cours, vous devez prévoir un bon équilibre et alterner entre danses faciles et plus difficiles. Nous avons besoin de danses avancées (même si nous savons que les meilleures d’entre elles ne resteront pas longtemps) car cela garde notre esprit en alerte, nous oblige à nous concentrer et nous permet de repousser nos limites. Nous avons également besoin de danses simples  afin de donner un peu de répit à notre mémoire et d’éprouver du plaisir. Ajoutez à cela une pincée d’anciennes danses que vous ne voulez pas voir perdues… cela fera ressurgir les souvenirs.

Prenez votre temps lorsque vous enseignez une danse, même si celle-ci est facile. Plus vite nous apprendrons une danse, plus vite nous l’oublierons. Si, comme moi, vous enseignez le niveau intermédiaire/avancé, vous devrez probablement parfois ralentir vos élèves… ou vous-même (je suis la reine du « il nous reste encore 5 minutes, et si nous apprenions une nouvelle danse »). Autant que faire se peut, passez beaucoup de chansons durant l’échauffement, et si nécessaire faites une démonstration rapide du premier mur. Gardez cependant à l’esprit que le principal est de rendre cela PLAISANT…et ainsi plus facilement mémorisable.